Une visite rare au cœur du clocher de l’église Saint-Martin de Cailly

Pour la première fois, entrez dans un espace habituellement fermé au public. Le clocher de l’église Saint-Martin, imposant et mystérieux, nous ouvre ses portes pour une exploration en images. Escaliers étroits, échelles raides, poutres anciennes… chaque recoin raconte une histoire.

Une ascension entre pierres et bois

On accède au clocher par une série d’escaliers abrupts et d’échelles de bois, traversant les niveaux sombres et poussiéreux de la charpente. Le silence, brisé seulement par nos pas, donne à cette montée un parfum d’aventure hors du temps.

Entre mécanisme et abandon

Au fil de la montée, on découvre les vestiges du mécanisme ancien de la sonnerie des heures. Dans cette atmosphère figée, les marques du temps sont visibles : planchers fragilisés, fientes de pigeons, bois rongé, silence pesant… Le lieu n’est pas sans risques, mais il est chargé d’âme.

Les trois voix de Cailly

Tout en haut, trois cloches dorment encore dans leur beffroi. Elles sont les dignes héritières d’un passé tumultueux, oscillant entre Révolution, bénédictions solennelles et querelles municipales.

Selon l’Association Histoire et Patrimoine du Haut Cailly, le clocher abrite aujourd’hui trois cloches :

Adrienne-Ernestine (1857) – 1,12 m de diamètre, 815 kg
Henriette-Claire (1857) – 1,02 m, 593 kg
Louise-Valentine (1883) – 0,95 m, 419 kg

Le destin mouvementé des cloches

Pendant la Révolution française, deux cloches furent saisies à Cailly et fondues pour fabriquer des canons. La cloche rescapée portait les noms de Nicolas de Mailloc et Charlotte de Mouchy. Elle fut refondue en 1857 pour devenir l’Adrienne-Ernestine.

Le clocher menacé, mais sauvé

À la même époque, l’ingénieur M. Gouault alertait sur l’état inquiétant du clocher : crevasses dans les piliers, charpente fragilisée, vibrations dangereuses lors des sonneries. Heureusement, ces recommandations furent suivies, et depuis 1994, les trois cloches continuent de sonner à la volée lors des grandes occasions.

Un patrimoine vivant, à préserver

Cette visite est l’occasion unique de sensibiliser à la préservation de ce lieu fragile, chargé de mémoire et de spiritualité. Les images capturées en témoignent : au-delà des murs et des poutres, c’est une part vivante de l’histoire de Cailly qui continue de vibrer.

Sources :
Association Histoire et Patrimoine du Haut Cailly, archives communales, La Semaine Religieuse (1883), J.C. Derongs, Hippolyte Lemarchand, Abbé Adal Maurice, Photo : Cailly, Patrimoine Vivant

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